Il existe 60 espèces de bambous endémiques en Afrique, qui se développent dans des zones au climat tropical et subtropical. Parmi elles, les variétés Oxytenanthera abyssinica et Oldeania alpina, originaires d'Éthiopie, sont appréciées pour leur robustesse et leur polyvalence. Ces deux variétés trouvent des applications dans la construction, la fabrication d'objets artisanaux, ainsi que dans la production de papier et de combustible.
Cependant, il convient de souligner que la plupart des espèces de bambou endémiques au continent africain sont de petite taille et possèdent une faible valeur ajoutée. Par conséquent, la majorité des variétés de bambou que nous utilisons pour nos projets de plantation ne sont pas endémiques, mais proviennent d'Asie du Sud-Est.
Il existe environ 1600 variétés de bambous à travers le monde qui ont deux types de rhizomes bien distincts :
Les rhizomes monopodiaux dit « rampants » qui se propagent horizontalement sous la surface du sol et peuvent donner naissance à de nouvelles pousses de bambou à distance de la plante mère. Les variétés de bambous avec des rhizomes rampants peuvent être difficiles à contenir.
Les rhizomes sympodiaux dit « en touffe » : Ces rhizomes poussent verticalement sous la plante mère et forment des grappes de rhizomes d'où émergent de nouvelles pousses de bambou. Les variétés de bambous avec avec des rhizomes sympodiaux sont très faciles à contrôler car ils restent regroupés autour de la plante mère.
Notre association plante uniquement que des variétés de bambous qui ont des rhizomes sympodiaux et qui ont donc aucun risque d'être invasifs.
Avec des graines importées d'Inde ou de Chine
le rendement de germination est incertain car les graines de bambou ont la capacité de germer que pendant quelques semaines.
Par bouturage
il est essentiel de disposer de plants de bambou jeunes ou matures à proximité des pépinières de production.
Par division de rhizomes
Permet de multiplier de jeunes plants de bambou obtenus à partir de la germination de graines ou de plants de bambou matures.
Par culture in vitro
Procédé technique nécessitant un laboratoire, des équipements et des connaissances spécifiques. Permets de produire des plants de bambou en grande quantité.
Le coût d'un plant de bambou par rapport à celui d'un plant d'arbre en Afrique varie pour plusieurs raisons. D'une part, certaines variétés de bambou sont rares et plus difficiles à cultiver, nécessitant souvent l'importation de graines, ce qui engendre des frais d'importation et des taxes élevées. D'autre part, bien que le bambou ait une croissance rapide, certaines espèces requièrent des conditions spécifiques pour se développer, tandis que les arbres, cultivés en masse, sont plus facilement accessibles.
En outre, la production de plants de bambou par culture in vitro est également onéreuse, car elle demande des produits spécifiques et de l'énergie électrique pendant 21 jours, avant que les plants ne puissent être transférés à l'extérieur pour leur croissance.
Nos projets de plantations de bambous sont conçus avec une approche qui privilégie la diversité et l'adaptabilité, évitant ainsi la plantation en monoculture. Nous tenons compte des conditions climatiques et des types de sol spécifiques des zones de culture afin de sélectionner les espèces de bambou les plus appropriées.
Cette méthodologie permet non seulement de maximiser la productivité et la santé des plants, mais aussi de renforcer la résilience des écosystèmes locaux. En intégrant différentes variétés de bambous et en les associant à d'autres espèces végétales compatibles, nous favorisons un environnement équilibré qui encourage la biodiversité, améliore la qualité du sol et réduit les risques de maladies.
Ainsi, nos projets de plantations contribuent non seulement à la durabilité des ressources, mais aussi à la préservation des écosystèmes environnants.
Nos projets de plantations de bambous sont conçus pour être flexibles et adaptés aux besoins spécifiques de chaque région, pouvant s'étendre sur des superficies variées allant de quelques hectares à plusieurs centaines d'hectares.
Cette adaptabilité nous permet de répondre efficacement aux exigences locales, qu'il s'agisse de petites exploitations familiales visant à améliorer leur autonomie et leur revenu, ou de grandes initiatives de reforestation et de développement durable à plus grande échelle.
En fonction des objectifs environnementaux et économiques, nous travaillons avec des communautés et des partenaires pour établir des plantations qui maximisent les bénéfices écologiques tout en soutenant des projets de développement local. Ainsi, quelle que soit l'échelle, chaque projet est conçu pour contribuer positivement à l'écosystème et à l'économie locale.
Nos projets de plantations de bambous peuvent être mis en œuvre dans tous les pays d'Afrique de l'Ouest, Centrale et de l'Est, en mettant particulièrement l'accent sur ceux touchés par la déforestation et qui ont un besoin urgent d'alternatives énergétiques durables.
Le bambou, en tant que ressource renouvelable, représente une solution viable pour remplacer le charbon traditionnel, contribuant ainsi à la préservation des forêts et à la réduction des pressions sur les écosystèmes environnants.
En développant des plantations de bambous dans ces régions, nous visons non seulement à restaurer les terres dégradées, mais aussi à fournir aux communautés locales une source d'énergie alternative qui est à la fois accessible et respectueuse de l'environnement. Cette approche intégrée permet de répondre aux défis environnementaux tout en soutenant le développement économique local, offrant une voie vers un avenir plus durable et résilient pour les populations affectées par la déforestation.
Afin de répondre aux besoins en bois-énergie, de multiples variétés d'arbres à croissance rapide ont été introduits et plantés dans différents pays d'Afrique.
Si les eucalyptus sont accessibles dans de nombreuses pépinières et plantés en masse, ils ont le défaut d'acidifier les sols et ont des rendements de biomasse moindre que ceux du bambou.
L'eucalyptus
L'eucalyptus arrive maturité au bout de 10 ans, produisant en une seule fois 80 tonnes de biomasse par hectare. S'il est ensuite bien taillé, l'eucalyptus peut redonner de la biomasse après 5 ans, mais sa production reste ensuite limitée et n'est pas annuelle.
Le bambou
Le bambou arrive maturité entre 4 et 5 ans et produit ensuite chaque année entre 15 à 40 tonnes de biomasse sèche selon les variétés, la localisation et la gestion de la plantation.
Le bambou donne de nouvelles pousses chaque année permettant de procéder à une récolte annuelle d'un tiers des chaumes.
Comparaison de production de biomasse à l'hectare entre l'eucalyptus et le bambou
10 ans après la plantation
Eucalyptus : 80 tonnes.
Bambou : 100 tonnes.
20 ans après la plantation
Eucalyptus : 100 tonnes.
Bambou : 300 tonnes.
Notre association n'a pas pour mission de vendre du charbon, mais plutôt de développer des filières de production durables dont les bénéfices reviennent entièrement aux populations locales. Nous croyons fermement que la valorisation des ressources naturelles, comme le bambou, doit se faire au profit des communautés qui les cultivent et le carbonise.
En développant des filières de production et en formant les habitants aux techniques de culture et de transformation, notre objectif est de générer des emplois, de dynamiser les économies locales et de favoriser l'autonomie des populations.
Ainsi, notre approche se concentre sur le développement d'alternatives énergétiques durables, tout en garantissant que les retombées économiques profitent directement aux communautés, leur permettant de se libérer de la dépendance aux sources d'énergie non durables et de contribuer à la préservation de leur environnement.
Agriculteurs et cultivateurs de bambou : Les communautés locales qui cultivent le bambou peuvent bénéficier directement de la vente de ce matériau. En développant des plantations de bambou, elles peuvent non seulement vendre les tiges pour la production de charbon, mais également pour d'autres applications comme la construction et l'artisanat.
Producteurs de charbon : Des entrepreneurs locaux peuvent se consacrer à la transformation du bambou en charbon, ce qui engendre des emplois et peut assurer des revenus constants pour les travailleurs participant à l'ensemble du processus de production, depuis la collecte du bambou jusqu'à sa carbonisation.
Transporteurs : Les transporteurs de charbon de bambou peuvent bénéficier de revenus stables en acheminant la production produit vers les centres urbains. Leur rôle logistique peut renforcer les relations commerciales avec les producteurs locaux, favorisant ainsi des partenariats durables.
Marchés locaux et régionaux : Le charbon de bambou peut être vendu sur différents marchés, au niveaux locales ainsi que sur les grandes villes régionales. En répondant à la demande croissante pour des combustibles plus écologiques, les producteurs peuvent accéder à de nouveaux revenus.
Coopératives et groupements communautaires : En s'organisant en coopératives, les producteurs de charbon de bambou peuvent mieux gérer la production et la vente. Cela leur permet de bénéficier d'une meilleure négociation des prix, d'un partage des bénéfices, et d'un soutien mutuel dans la gestion des ressources.
Valiha Diffusion est une association spécialisée dans le développement de filières de production de charbon de bambou pour lutter contre la déforestation et l'érosion des sols sur le continent africain.